3 questions à Nicolas Delzant, président du directoire d'Euler Hermes France

Publié le 4 février 2014 à 6h00    Mis à jour le 22 octobre 2015 à 12h38

Qu'est-ce que la convention signée l'année dernière entre l'Etat et les assureurs-crédit a changé dans leurs relations avec les assurés ?

Il s'agit de l'officialisation d'une révolution copernicienne pour les assureurs, les assurés et leurs clients, mise en œuvre, dans l'ensemble, depuis cinq ans et reprise dans le rapport Charpin [inspecteur général des finances]. C'est le changement dans la continuité. Lors de son implémentation en 2009, nous nous interrogions sur les réactions des acheteurs avec qui nous initions ces nouveaux échanges directs. En fait, tout a été fluide. Nous n'avons pas constaté d'augmentation de remontées d'acheteurs quant à leur notation. De notre côté, très peu de nos décisions ont été modifiées, sauf quand des informations jusque-là inconnues ont été portées à notre connaissance. Cette information faite aux acheteurs leur permet d'anticiper ou de mieux préparer leurs arguments.

Le transfert au secteur privé du complément d'assurance crédit modifie-t-il ce produit ?

Bercy a souhaité officialiser le transfert du public au privé d'une assurance complémentaire, mise en œuvre en pleine crise, là encore, pour des clients souhaitant une assurance complémentaire sur des acheteurs sensibles. Rien ne change : ni les modalités ni les principes ni les prix, ni même les garanties.

L'année 2014 sera-t-elle celle du rebond ou d'une poursuite de la crise pour vos clients ?

2014 va rester compliquée pour tout le monde alors que l'horizon s'éclaircit chez nos voisins européens. Notre prévision de croissance de 0,6 % pour l'année montre qu'elle sera insuffisante pour résorber le chômage. Nous bénéficierons donc d'une petite amélioration, mais pas d'une reprise. La France, deuxième économie européenne, se rapproche de plus en plus des standards de l'Europe du Sud et s'éloigne de ceux de l'Allemagne et de ses voisins. L'économie française est passée en deuxième division européenne. Après une hausse de 2 % des défauts en 2013, ils devraient légèrement refluer, mais rester au-dessus du seuil très élevé des 60 000 défaillances annuelles.

Propos recueillis par V.B.

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