En tant que spécialiste de l'affinitaire, pensez-vous que les objets connectés constituent une nouvelle matière assurable ?
L'arrivée de la Watch d'Apple envoie un signal fort au marché. Cela prouve que c'est un créneau qui va décoller. Il existe déjà des programmes d'assurance pour ces objets, mais ils sont souvent couplés avec les programmes des téléphones portables. Avec les montres par exemple, une segmentation commerciale et marketing va se développer. Nous allons passer de contrats globalisés à des contrats spécifiques sur des marchés de forts volumes. De plus, comme ces objets sont relativement nouveaux et à la mode, il va falloir prévoir des programmes contre le vol ou la casse. Mais la difficulté sera de mutualiser les coûts.
Les données enregistrées pourront-elles aussi être assurées ?
Concernant le risque de vol ou d'utilisation des données, on peut prévoir des assurances. Mais pour l'heure, la difficulté est de réussir à trouver une valorisation du dommage subi. Lorsqu'une star se fait voler des photos intimes, l'évaluation du préjudice est plus simple que pour une personne anonyme. Par contre, nous avons un vrai rôle de conseil et d'information pour éviter ce genre de sinistres.
Qu'en est-il du paiement sans contact ?
Les objets connectés en tout genre vont avoir deux effets : une connexion quasi systématique à tous les aspects de la vie quotidienne et l'apparition de nouveaux usages associés. Si la pratique du paiement sans contact se démocratise, de nouveaux risques vont apparaître ou se déplacer. Il faudra donc imaginer de nouvelles solutions d'assurance. Aujourd'hui, on couvre le paiement via internet, mais l'utilisation de ces bracelets pour payer à distance va nous demander d'être plus fin dans les définitions des contrats. Pour le moment il est trop tôt pour chiffrer le potentiel assurantiel de ce marché, mais si l'on prend l'exemple du mass market des montres, on pourrait atteindre assez vite la dizaine de millions de modèles vendus. Si chacune est accompagnée d'une assurance, le calcul est vite fait...
Propos recueillis par T.G.