Le projet "Horizon 2012", qui vise à moderniser l'agent de plein exercice, est mis à mal par Generali. Quel bilan en tire Triangl' ?
Ce bilan est très inquiétant. La compagnie nous retire des habilitations en souscription, gestion de sinistres, souhaite individualiser la relation avec l'agent au mépris des accords contractuels, standardise les produits, place des salariés en reprise de portefeuilles, menace la fermeture de branches et exerce des pressions à l'encontre de Triangl'. Nous nous interrogeons aussi sur la dégradation des ratios combinés alors que les résultats techniques se sont améliorés et que les primes ont été fortement augmentées.
Vous êtes en conflit depuis quatre mois avec Generali au sujet de vos taux de commissionnement, notamment en auto. Où en êtes-vous de la négociation ?
Elle a échoué. Nous n'étions pas d'accord sur la proposition de la compagnie d'abaisser notre taux de 16 à 12 en auto, de 20 à 15 en MRH et de 24 à 20 en multirisque immeuble, et de surcommissionner la GAV, la santé, la prévoyance. Et nous déplorons leur process d'industrialisation à 100 % sur les risques du particulier. Nous avons fait une contre-proposition basée sur le multi-équipement et des contreparties précises qui ont été refusées. Nous ne sentons pas, de la part de la direction, de réelle volonté de négocier, ni de véritable plan de conquête, à la différence de nos concurrents. Nous avons pourtant activement participé au redressement, par exemple en sécurisant le système d'information et en revoyant notre système d'intéressement basé sur le résultat technique sur trois ans (8 M€ versés en 2011 contre 12,6 M€ en 2010). Mais nous ne pouvons plus accepter de perdre des clients - jusqu'à cent résiliations par mois chez certains confrères. Nos comptes d'exploitation et l'emploi de nos collaborateurs sont en danger.
Vous êtes alors dans une impasse. Qu'avez-vous décidé ?
Triangl' a organisé le mois dernier seize réunions en régions auprès de 500 agents pour leur expliquer l'état de la négociation. Ils sont opposés à sa poursuite. Nous les appelons donc à manifester leur mal-être et leur incompréhension dans les prochaines semaines et à refuser de signer tout protocole ou modification du mandat.
Propos recueillis par Florence Duflot