Selon vous, la proposition de loi sur les réseaux de soins était-elle justifiée et suffisamment motivée ?
Bien sûr. Si au départ, nous, assureurs, n'étions pas directement concernés par ce texte, qui visait à rétablir l'égalité entre les trois familles d'assureurs, nous étions sur le fond en accord complet avec la Mutualité. Il est en effet normal que les mutuelles puissent contractualiser leurs relations avec des professionnels de santé, comme peuvent le faire les assureurs et les institutions de prévoyance. La logique de l'égalité des trois familles d'assureurs complémentaires est pour nous quelque chose d'intangible.
Pourquoi ce texte vous dérange-t-il ?
Il a malheureusement été amendé et a, du coup, un effet collatéral négatif pour toutes les familles d'assureurs, puisqu'il interdit à tous de contractualiser avec les médecins, ce qui n'était pas le cas auparavant !
En quoi est-ce si gênant ?
Aujourd'hui, tout le discours de l'assurance maladie obligatoire s'articule autour de la notion de gestion et de maîtrise du risque. Pourquoi n'en serait-il pas de même pour les organismes complémentaires ? Pourquoi ne pourraient-ils pas faire le même travail pour les dépenses qu'ils couvrent, dont les dépassements d'honoraires des médecins ? Dans les domaines où nous intervenons de manière significative, il est normal que nous cherchions à gérer le risque et à obtenir des résultats en matière de maîtrise des dépenses.
Propos recueillis par S.C.