Avec des compétences menant tout droit vers l'actuariat ou la gestion des risques, les Polytechniciens trustent les plus hauts postes dans la banque et l'assurance. Mais, malgré sa sélection drastique, l'école est concurrencée depuis quelques années par d'autres formations.
Le rêve de toutes les mères », selon Gustave Flaubert, ou l'archétype du cadre complètement déconnecté du réel, enfermé dans une bulle de formules mathématiques inaccessibles au profane ? L'école Polytechnique et les polytechniciens, les X comme ils se surnomment eux-mêmes, suscitent bien des débats. Unique école militaire formant des élites civiles de haute volée dans le monde, elle fournit à l'assurance de gros bataillons d'actuaires, de consultants, et de spécialistes des salles de marché. La bosse des maths de ses étudiants écrémés au terme d'un parcours sans pitié les prédestine également vers le big data. Et puisqu'il s'agit des meilleurs d'entre tous, ils occupent aussi nombre de fauteuils directoriaux ou de sièges dans les conseils d'administration du secteur. Au point que Polytechnique est accusée, avec l'ENA, de truster les sommets des assureurs, mutuelles ou entreprises de courtage. L'acronyme Axa prend tout son sens lorsqu'on le décrypte à cette aune. En effet, lorsqu'il était interrogé sur la signification de ces trois lettres majuscules, son président fondateur, Claude Bébéar, lui-même passé par cette école (où il entra parmi les meilleurs mais sortit en « queue de classement »), répondait par la boutade suivante : « Assez d'X dans l'assurance » !
Sélection à outrance
Le secteur a vite compris tout le parti à tirer de ces têtes bien faites et bien pleines. Les polytechniciens versés dans l'assurance ont même fondé un club, aujourd'hui absorbé par celui des financiers de l'école...