Directeur général de la Matmut depuis 2015, Nicolas Gomart incarne le modèle d’une succession réussie dans une entreprise d’assurance.
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On le sait : les passages de témoins sont toujours des moments délicats dans la vie d’une entreprise. Et sur le papier, prendre la suite d’un personnage comme Daniel Havis à la tête de la Matmut n’avait rien d’une mince affaire. « Ce n’est jamais facile de passer la main quand on a tenu les rênes d’une maison pendant vingt ans, mais Daniel a parfaitement joué le jeu en me laissant la liberté pour développer mon programme comme je l’envisageais au départ et tel que je l’ai aménagé par la suite », rend hommage l’actuel directeur général de la mutuelle. Dans un monde de l’assurance confronté aux défis de la digitalisation et aux transformations des modes de consommation, Nicolas Gomart était animé d’un appétit particulier pour l’innovation, marqueur d’une première partie de carrière passée dans la finance.
D’abord orientée dans le trading sur les marchés à terme et les marchés d’options, elle se focalise sur la gestion d’actifs au milieu des années 90. Un temps à la criée sur le parquet de la Bourse de Paris, il se souvient d’une expérience très formatrice aux côtés d’autodidactes qui ne sortaient pas, comme lui, de grandes écoles. « Cela m’a confronté au fait que ce qu’il y a dans les livres ne correspond pas toujours à la réalité », rembobine-t-il. Lorsqu’il bifurque vers la gestion d’actifs, il se spécialise dans le domaine naissant de la gestion alternative. Au sein d’ADI, il s’occupe notamment d’incuber de jeunes structures d’asset management. C’est d’ailleurs dans ce cadre,...