La recomposition du secteur s'accélère et la transformation numérique redistribue les métiers. La nécessité d'une gestion proactive des emplois et des compétences s'en trouve renforcée.
Au cours de l'année écoulée, il n'y a pas eu un mois sans qu'une conférence sur le thème du digital n'ait lieu. En effet, quelle société d'assurance ne se préoccupe pas de la transformation numérique en cours ?
Comme le souligne le baromètre prospectif 2015-2020 de l'évolution des métiers et des compétences de l'assurance établi par l'Observatoire de l'évolution des métiers de l'assurance (OEMA), la vague de l'informatisation, qui a apporté la gestion électronique des documents (GED), les workflows et les applications CRM, n'a pas fondamentalement modifié le fonctionnement des marchés. En revanche, la vague du digital, qui grossit depuis plusieurs années, remet en cause les fondements traditionnels des organisations et ce dans l'ensemble des différentes chaînes d'activités.
Un dialogue s'est instauré, et on assiste à une recomposition des relations entre l'entreprise et les clients et partenaires. Pour mettre à niveau leurs outils de production, les assureurs consentent des investissements importants. Au sein du secteur, les initiatives se multiplient pour préparer l'avenir.
Désintermédiation
Pour autant, les assureurs doivent composer avec les pressions sur la rentabilité et la solvabilité de leurs activités. Les exigences réglementaires contraignent davantage leurs marges de manœuvre. D'autres facteurs d'environnement agissent et se combinent avec le digital pour fragiliser certains métiers. La baisse des taux d'intérêts et des rendements financiers affecte toutes les branches d'assurance et assombrit les perspectives de l'assurance vie en euro.