Le petit monde de l'assurance rechigne toujours à communiquer la rémunération de ses hauts dirigeants. La Tribune de l'assurance dévoile pour la troisième année consécutive les pratiques des plus grandes sociétés, pas toujours des plus transparentes...
Journaliste
Cette année, c'est la première fois en France qu'a été appliquée la règle du say on pay, selon laquelle la rémunération des dirigeants d'un groupe coté est soumise au vote des actionnaires. Le tournant a en réalité eu lieu en juin 2013, avec la révision du code de gouvernement d'entreprise des sociétés cotées, établi par l'Association française des entreprises privées (Afep) et le Medef. « Transparence, responsabilité et contrôle. Pour une autorégulation efficace et exigeante », annonçait le rapport. C'est toutefois un say on pay édulcoré qui a cours, puisque le vote des actionnaires n'est que consultatif. Aucun risque donc qu'un patron se voie privé de ses émoluments, même si les actionnaires jugent que la performance n'est pas à la hauteur du chèque accordé aux dirigeants.
Polémique chez Scor
A cette occasion, le secteur de l'assurance a quand même fait parler de lui début mai. En effet, à l'approche de l'assemblée générale de Scor, la question de la ratification de la rémunération de Denis Kessler, président-directeur général, par son conseil d'administration a été largement traitée par la presse généraliste.
Paradoxalement, il n'a pas été question de savoir si la rémunération de Denis Kessler était justifiée ou pas, au regard de son poste, de ses responsabilités et des performances du groupe. Alors même que le seul dirigeant du secteur de l'assurance dont la rémunération est comparable à la sienne est Henri de Castries, aux commandes du groupe Axa, qui réalise un chiffre d'affaires neuf fois...