Dans un contexte où la pénurie de compétences s’accroît, l’Observatoire de l’évolution des métiers de l’assurance (OEMA) a produit une étude inédite sur les difficultés spécifiques à 45 métiers dans 14 régions et pour trois types de contrats de travail. Elle met en exergue « un changement de nature depuis la fin 2021 dans les difficultés de recrutement qui s’étendent désormais à des activités traditionnelles comme la vente sédentaire ou l’indemnisation des sinistres simples », explique Norbert Girard, secrétaire général de l’observatoire.
Pour la première fois, l’OEMA a publié en décembre dernier une étude sur les tensions du marché du travail dans l’assurance. Pour quelle raison ?
Norbert Girard : Le point de départ de cette commande est une décision unanime du conseil d’administration paritaire de l’observatoire. Les thématiques autour de la grande démission et de l’augmentation du turnover sont récurrentes. La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) produit des études sur les tensions du marché du travail, mais il nous a semblé important d’analyser la situation à une maille plus fine pour prendre en compte les spécificités propres à notre secteur, mais aussi les différences qui peuvent exister en son sein.
Votre enquête fait état de tension pour 40 % des embauches dans la branche, comment les entreprises ont réagi à sa publication ?
Nous sommes sollicités de manière beaucoup plus importante que pour nos travaux transversaux, car une analyse par métiers permet de mettre en exergue concrètement les difficultés auxquelles elles sont confrontées. C’est important pour les services RH de montrer que c’est une problématique générale, profonde, et pas la responsabilité des recruteurs s’ils n’arrivent pas à pourvoir aux besoins. Le rapport de force s’est inversé sur le marché du travail, l’une des solutions est aussi dans la formulation des besoins par les managers qui ont encore le réflexe de chercher des profils surdiplômés avec de l’expérience pour des postes qui pourraient être assumés avec un BTS en début de carrière dans la mesure où est mis en place un parcours d’intégration individualisé.
Ces constats ne sont pas nouveaux, quelle plus-value apporte cette étude sur ces problématiques ?
Son objectif est de savoir comment et qui on recrute. C’est pourquoi nous avons commencé par analyser les politiques des groupes, ce qui a mis en...
