(AOF) - Selon le dernier baromètre Verlingue de l’absentéisme, le taux d’absentéisme atteint 5,9% au premier semestre 2025, en hausse de 7% par rapport à 2024 et de 12% sur deux ans. Cette étude met en évidence une dynamique durable : l’absentéisme continue d’augmenter, symptôme d’une redéfinition des équilibres professionnels et d’un défi stratégique pour la performance globale des entreprises. Cette tendance traduit à la fois une fatigue organisationnelle et sociale au sein des entreprises et un changement durable du rapport au travail et à la santé.
Toutes les populations sont désormais concernées.
Les jeunes salariés, les femmes et les employés sont les plus exposés aux arrêts courts (1 à 7 jours). L'exposition à ce type d'arrêt progresse de 9% depuis 2023, et concerne désormais 19,8% des salariés au premier semestre 2025. Chez les femmes employées de moins de 30 ans, l'exposition atteint même 31,5%.
Les salariés de plus de 50 ans, les ouvriers et les femmes sont davantage touchés par les arrêts longs (31 jours et plus), en hausse de 13% depuis 2023. Ces arrêts concernent 6,8% des salariés et représentent à eux seuls 71% des jours d'absence. L'exposition atteint 15,4% chez les femmes ouvrières de plus de 50 ans.
Les cadres et techniciens agents de maîtrise, traditionnellement moins concernés, voient aussi leur taux d'absence progresser, notamment les salariés de 25 à 30 ans, confirmant que le phénomène dépasse les facteurs conjoncturels.
Le coût de l'absentéisme s'accroît également de 14% sur un an, sous l'effet combiné de la revalorisation salariale et de la réforme des indemnités journalières de la Sécurité sociale entrée en vigueur en avril 2025.
En outre, le premier semestre 2025 a été marqué par un pic de maladies saisonnières particulièrement intense en janvier-février, plus fort qu'en 2024, entraînant une hausse significative des arrêts maladie.
Les arrêts très courts (moins de 3 jours) poursuivent ainsi leur progression, en hausse de 18% depuis 2022, en lien avec la généralisation de la téléconsultation. En 2024, 7% de ces arrêts étaient prescrits à distance, contre 2% seulement en 2022.