(AOF) - Alors que les intempéries dans le Var ont récemment coûté la vie à trois personnes et fait des dizaines de sinistrés, l’assurance habitation devient un poste de dépense de plus en plus lourd pour les Français. Derrière la hausse des primes, ce sont des inégalités qui se creusent, des comportements de renoncement qui s’installent et un modèle de protection solidaire qui vacille. Alors, qui peut encore se permettre d’être bien assuré ? Quels territoires sont les plus pénalisés ? Et comment repenser une couverture juste, accessible, durable ?
C'est dans ce climat social et économique instable que Meilleurtaux assurances dévoile son étude sur le coût annuel de l'assurance habitation dans le budget des Français.
Chaque année, les catastrophes climatiques redoublent d'intensité et emportent sur leur passage : habitations, infrastructures et vies humaines. En 2022, les acteurs de l'assurance ont indemnisé 3,8 millions de sinistrés. En 2023, le coût des sinistres climatiques atteignait 6,5 Md€ pour les assureurs tricolores. En 2024-2025 ce sont déjà près de 902 M€ qui devront être alloués aux victimes des cyclones Chido à Mayotte - (coût estimé 522 M€) et Garance à la Réunion (380 M€).
Des charges exponentielles, qui se diffusent sur tout un secteur comme une onde sismique touchant en premier lieu, les assurés.
Dans un contexte économique instable et marqué par une forte inflation, les hausses de tarifs s'enchaînent. En 2025, les primes d'assurance ont augmenté de 8% à 12%, tirées vers le haut par plusieurs facteurs parmi lesquels, la revalorisation de la surprime CatNat passée de 12% à 20% en janvier 2025.
Autant de hausses, subies ou décidées, qui pèsent lourdement sur le budget des ménages et les poussent à revoir leurs comportements. Près d'un assuré sur deux (46 %) hésite désormais à déclarer un sinistre, et 30% y renoncent délibérément, de peur de voir leur prime s'envoler.
Un désengagement individuel forcé qui s'impose comme la nouvelle bataille politique et sociale de certaines communes. En effet, pour éviter que l'assurance ne devienne un produit de luxe, certaines collectivités prennent les devants. Montreuil, Paris, Lille, Tourcoing, et récemment Créteil s'engagent par exemple dans des démarches solidaires en négociant des assurances habitation accessibles pour leurs administrés.
Si le principe de mutualisation des risques reste au cœur de l'assurance française, les écarts de prix sont significatifs selon les départements et peuvent ainsi doubler et ce, à garanties égales.
Le locataire d'un appartement de 40 m2 à Paris, par exemple, devra débourser 25,3% de plus que la moyenne nationale pour être assuré, soit 134,17€/an contre 109,4€/an au niveau national.
A l'inverse, ce sont les habitants de la Sarthe, de l'Indre et du Morbihan qui bénéficient de la meilleure situation économique.
La Sarthe par exemple affiche une prime assurantielle de 90,83€/an c'est 91,56€/an pour l'Indre, et 93,62€ pour le Morbihan soit une économie moyenne de 17,55€/an vis à vis de la moyenne nationale et près de 42,32€/an à garanties égales face à un département comme Paris.