(AOF) - L'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a présenté son analyse semestrielle des comptes des assureurs actifs en France et soumis au régime prudentiel Solvabilité II au premier semestre 2024, mettant en lumière des bonnes performances en assurance-vie et une stabilité des indicateurs en non vie. La collecte en assurance-vie a atteint un total de 80,6 Md€ de collecte brute (+12,9% par rapport au premier semestre 2023). Cette hausse est largement due aux placements sur les supports en euros (+19,0%), attractifs dans le contexte actuel.
La collecte nette, qui représente la collecte brute déduite des rachats, a atteint 15,4 Md€, soit 4,6 fois plus qu'au premier semestre 2023, un niveau historique depuis 2011.
Par ailleurs, les rachats sur les contrats en euros ont diminué de 12,3%, tandis que ceux sur les UC augmentaient (+19,4%), mais cette hausse est en partie liée à la croissance de l'encours.
L'assurance non vie affiche une progression des primes acquises de 5,6%, avec des hausses dans les principaux segments : frais médicaux (+5,9%), assurance automobile (+6,4%) et assurance habitation et dommages aux biens (+7%).
Les sinistres liés aux incendies et aux dommages ont baissé de 2,1%, tandis que les sinistres en santé et en auto ont poursuivi leur progression (+4,5%), sous l'effet notamment de la hausse des coûts de services et de réparations.
Le ratio de solvabilité des assureurs français se maintient à un niveau élevé (246%), en léger repli par rapport à fin 2023 (249%). La baisse est plus notable chez les bancassureurs, dont le ratio a diminué de 8 points pour s'établir à 238 %.
En termes d'actifs, les placements des assureurs s'élevaient à 2 626 Md€ fin juin 2024 (+1,7% par rapport au semestre précédent), bien que leur allocation n'ait pas connu de changement significatif. Les obligations souveraines représentent 19% des placements, suivies des obligations du secteur financier (27%) et des obligations d'entreprises non financières (11%).
L'inflation a un impact croissant sur l'assurance non vie, avec une hausse des coûts des pièces de rechange automobile mais aussi de la réassurance. En juin 2024, l'inflation des services d'assurance non vie s'élevait à 7,9% sur un an. En dépit de ces pressions inflationnistes, les assureurs maintiennent des niveaux de solvabilité solides et font preuve de résilience dans un contexte économique exigeant, analyse l'ACPR.
Ainsi, l'assurance en France enregistre selon le régulateur une performance robuste, notamment en assurance-vie, et démontre une certaine stabilité face aux défis économiques actuels, confirmant ainsi la solidité du secteur sous Solvabilité II.