(AOF) - L'ACPR a publié une étude intitulée « Les assureurs français face aux risques liés à la perte de biodiversité : Enjeux et enseignements pour les organismes et leur supervision ». Il en ressort que si l’activité d’assurance dépend directement peu des services écosystémiques et a un impact très limité sur la perte de biodiversité, les assureurs y sont néanmoins exposés de façon indirecte.
Ils y sont exposés du fait de leurs placements ou investissements dans des entreprises fortement dépendantes des services écosystémiques (ce qui les expose à des risques sur le rendement de leurs actifs et des risques de crédit ou de contrepartie).
Ils y sont exposés aussi du fait de la fourniture de services d'assurance ou de réassurance à ces entreprises fortement dépendantes des services écosystémiques ou ayant un impact néfaste sur la biodiversité et donc exposées à des risques de pertes financières.
Depuis juin 2022, l'article 29 de la loi énergie climat et le règlement européen SFDR imposent aux assureurs la publication d'informations relatives à la prise en compte des enjeux de biodiversité. Dans le cadre de son mandat, l'ACPR a analysé les rapports publiés au titre de ces nouvelles obligations légales en juin 2022, par 47 établissements d'assurance et mutuelles, ainsi que ceux publiés en juin 2023 par 113 établissements supervisés.
Il ressort de ces analyses que le secteur de l'assurance a progressé dans sa prise en compte du risque de biodiversité mais reste confronté à des difficultés majeures, liées notamment à la compréhension de la notion de "dépendance à des services écosystémiques" qui s'applique mal aux intermédiaires financiers.
Ces difficultés sont aussi liées à la complexité à évaluer les impacts financiers et non financiers d'une notion difficile à mesurer en l'absence de méthodologie ou d'indicateurs consensuels et de ses caractéristiques propres.