(AOF) - L’ACPR publie les résultats de son second exercice de stress-test climatique qui est le premier dédié exclusivement aux organismes d’assurance. Pour cet exercice organisé sur base volontaire, l’ACPR salue la mobilisation du secteur (15 organismes), ce qui a permis de couvrir près de 90 % de l’activité. Les résultats démontrent une exposition significative des assureurs avec des impacts sur leur bilan et des conséquences pour les assurés (hausses des tarifs dans certaines zones et risque d’inassurabilité).
L'ACPR note les progrès accomplis depuis la première édition et encourage les assureurs à poursuivre leur effort de prise en compte rapide et prospective du risque climatique dans leur stratégie, gouvernance et modèles internes.
Les assureurs ont testé sur leurs bilans trois scénarios combinant des risques physiques (tempêtes, sécheresses, inondations…) et des risques de transition. A deux scénarios de long terme, à l'horizon 2050, issus du NGFS, le réseau des banques centrales et des superviseurs pour le verdissement du système financier, s'ajoute un scénario de court terme, dont l'horizon est à cinq ans, afin de répondre à la volonté des assureurs de tester des risques à un horizon proche de celui de leur planification stratégique.
Ce scénario de court terme s'appuie sur la récurrence d'épisodes de sécheresse sévère en 2023 et 2024, similaires à la sécheresse historique de 2022, suivis par un épisode de tempête sévère et localisée, conduisant à de fortes inondations provoquant de surcroît un événement exceptionnel tel que la rupture d'un barrage hydraulique en remblai en 2025.
L'ensemble de ces événements, qui accentue la prise de conscience de l'augmentation de la fréquence et du coût des évènements climatiques extrêmes, conduit à un ajustement spontané et brutal des marchés financiers, anticipant notamment des réglementations en faveur d'une accélération de la transition.
"A court terme, les assureurs sont davantage mis en difficulté par le choc financier, qui touche l'ensemble de leurs actifs et conduit à une dépréciation de -13% de la valeur de leur portefeuille, que par l'augmentation du coût des sinistres liés aux événements climatiques extrêmes. Le choc financier affecte non seulement la valeur des titres d'entreprises des secteurs liés aux énergies fossiles (pétrole, charbon, gaz…), mais se diffuse aussi, par effet de contagion, aux autres secteurs, notamment à l'immobilier, ainsi qu'aux titres souverains", détaille Laurent Clerc, directeur d'étude et d'analyse des risques à l'ACPR.