(AOF) - Selon le baromètre risques pays et sectoriels de Coface, après un exercice 2023 meilleur que redouté, l’année 2024 s’annonce à la fois décisive et indécise, tant sur le plan (géo)politique avec plus de 60 élections nationales (présidentielles et/ou législatives) qu’économique, avec des risques qui s’accumulent sur une économie mondiale qui continue de ralentir. Pour la société d'assurance crédit, la croissance de l’économie mondiale va ralentir pour la troisième année consécutive à 2,2% en 2024 après 2,6% l’an dernier.
Selon Coface, l'enjeu de 2024 sera de voir si le tour de vis monétaire engagé depuis plus de dix-huit mois par les banques centrales est suffisant pour faire le "dernier kilomètre" et ramener l'inflation à 2%. Et surtout l'y maintenir. Des marchés du travail toujours tendus, avec des taux de chômage inférieurs à leur niveau structurel, des taux d'emplois vacants historiquement élevés et une dynamique salariale soutenue, suggèrent que le combat n'est pas encore gagné – indépendamment de tout choc d'offre pouvant survenir dans l'environnement géopolitique actuel.
Cet environnement économique adverse va maintenir les entreprises dans une situation difficile. Une forte accélération des défaillances constitue ainsi un des principaux risques baissiers sur le scénario central de Coface qui, à bien des égards, tient plus du chemin de crête que du boulevard.
En 2024, les pays émergents seront le principal moteur de l'économie mondiale, contribuant à hauteur de 1,7 point de pourcentage aux 2,2% de croissance du PIB mondial. Les trois quarts de la croissance mondiale seront donc imputables aux économies émergentes, un plus haut depuis 2013. Parmi les régions les plus dynamiques figurera, une fois encore, l'Asie du Sud-Est, avec une croissance de 4,6%, après déjà 4% l'an dernier.
Les pays les plus pauvres et les plus endettés connaîtront eux plus de difficultés. Avec des taux élevés et un dollar qui restera fort, une recrudescence des défauts souverains est à craindre.