(AOF) - L’Observatoire MNT établit dans sa 29ème étude nommée " Absences au travail, des repères pour agir dans les services publics locaux ", un état des lieux complet de l'absentéisme dans la fonction publique territoriale. L’analyse des facteurs explicatifs des absences montre un phénomène aux racines multiples. Parmi elles, la pénibilité des métiers territoriaux avec leur surexposition aux contraintes physiques et aux risques professionnels, le manque de vision RH et d’anticipation des trajectoires professionnelles, et le vieillissement participent à faire croître l'absentéisme.
Selon les élus locaux interrogés, viennent avant tout des facteurs extérieurs : la réduction des moyens financiers, l'augmentation du coût de la vie, la hausse des missions confiées aux collectivités.
Alors que pour les décideurs administratifs et les acteurs médicaux, les motifs sont davantage d'ordre personnel ou liés au travail. Ils citent en premier un sentiment d'usure physique ou morale, des fragilités de santé personnelles, suivis de très près par des motifs collectifs liés à la charge de travail et au climat général. Ils sont unanimes sur la nature RH plutôt que financière des difficultés soulevées par la gestion des arrêts de travail et des moments charnières des arrêts.
Avec l'entrée en vigueur de l'obligation des employeurs territoriaux à participer à la complémentaire prévoyance et en santé de leurs agents, l'étude propose de faire de l'absentéisme un indicateur qui se pilote. Actuellement considéré par les DGS et DRH comme un indicateur financier (55 %) plutôt qu'un outil de pilotage RH (47 %), l'absentéisme doit servir de révélateur de dysfonctionnements de plusieurs natures, avec un message sur l'état de santé des agents, leurs conditions de travail, et le fonctionnement organisationnel de la collectivité.
55 à 61 % des agents territoriaux évoquent une dégradation du bien-être au travail rappelle MNT dans son baromètre avec La Gazette des communes.