(AOF) - "La hausse des taux d'intérêt a entraîné d'importantes pertes non réalisées sur les portefeuilles d'obligations des assureurs vie européens. En cas de déchéance massive des contrats d'épargne, les assureurs pourraient être contraints de vendre des obligations à perte", indique Moody's dans un rapport publié aujourd'hui. Moody's a classé les principaux marchés européens de l'assurance vie en fonction de leur exposition au risque de déchéance, sur la base de quatre facteurs principaux.
Le premier facteur est la composition de l'activité des assureurs et la question de savoir si les clients sont soumis à des pénalités en cas de rachat anticipé. Le deuxième est la concurrence de produits d'épargne à rendement plus élevé. Le troisième est la stratégie de distribution, car les assureurs qui s'appuient sur des canaux de vente tiers peuvent être plus vulnérables au risque de déchéance. Et le quatrième est la composition des investissements et la gestion actif/passif des assureurs.
Selon les conclusions dans son rapport, Moody's estime que "les produits bancaires constituent une menace potentielle pour les assureurs. Dans la plupart des pays européens, les assureurs vendent activement des polices d'épargne qui sont en concurrence directe avec d'autres produits d'épargne, notamment les produits bancaires. Ils sont donc relativement facilement substituables, bien que certains produits d'assurance bénéficient d'avantages fiscaux ou comportent des avenants de protection".
Autre constat pour l'agence de notation : les faibles pénalités de rachat en France et en Italie. Cela rend les assureurs français et italiens plus vulnérables à la concurrence accrue des banques. Les pénalités de rachat sont plus élevées en Allemagne et en Suisse, tandis que des mécanismes d'ajustement permettant aux assureurs de répercuter les pertes sur les clients sortants sont en place dans certaines polices en Belgique et plus largement en Espagne.