(AOF) - Walter Eraud, directeur général de Swiss Re France, revient sur le risque sécheresse et la nécessité pour les assureurs de s'y préparer pour 2023. Selon lui, "l'hiver 2023 devrait ainsi s'inscrire parmi les dix hivers les moins arrosés des soixante-trois dernières années. Alors, que le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, prépare un "plan sécheresse" et demande aux préfets d' "anticiper" en mettant en place des mesures permettant dès à présent de faire des économies d'eau, les assureurs doivent, eux aussi, se tenir prêts à affronter les dommages à venir".

Pour le directeur général, "au cours des dernières années, les catastrophes liées à la sécheresse ont été responsables de certaines des plus grandes pertes non assurées dans le monde, et, l'association française d'assurance a estimé les pertes assurées dues aux sécheresses entre 1,9 et 2,8 Md€ en 2022".

Le risque de subsidence, ou mouvement du sol, est l'une des principales menaces à l'heure actuelle. Ce phénomène correspond à des périodes de sécheresse longues et intenses qui entraînent un affaissement du sol laissant apparaître des fissures dans la terre, endommageant ainsi les fondations des maisons, des ponts, des sites industriels et autres structures, provoquant parfois l'effondrement de bâtiments entiers.

Une étude réalisée par Swiss Re et l'École polytechnique fédérale de Suisse, en collaboration avec les pôles de recherche nationaux, montre que, en France, les pertes économiques dues aux affaissements du sol ont augmenté de plus de 50 % entre 1990 et 2010. Mais s'il est aujourd'hui difficile pour les assureurs d'offrir une couverture pour les catastrophes liées à la sécheresse à des primes abordables, selon Swiss Re, l'une des réponses serait dans la technologie.

En effet, l'intégration de nouvelles technologies qui collectent par exemple des données météorologiques hyperlocales, améliorant ainsi la précision du suivi des risques et de l'ajustement des pertes tels que la plateforme “Agro Analytics” ou encore le Weather Index Pricer de Swiss Re, ouvre la porte à de nouveaux produits paramétriques.

Ces derniers offrent plus de transparence et automatisent les demandes d'indemnisation en fonction de seuils prédéfinis, permettant ainsi aux assureurs de faire face à une hausse exponentielle de demandes d'indemnisation pendant les périodes de sécheresse extrême, mais aussi de les anticiper.