Pierre Donnersberg & Christian Burrus, coprésidents de Diot-Siaci

« La croissance de Diot-Siaci devrait encore s’afficher à deux chiffres en 2025 »

Publié le 4 décembre 2025 à 9h00

Jean-Christophe Manuceau    Temps de lecture 5 minutes

Entre Pierre Donnersberg et Christian Burrus, coprésidents du courtier Diot-Siaci, c’est l’entente cordiale. La preuve avec cet entretien à deux voix dans lequel chacun complète les propos de l’autre pour brosser un portrait précis du groupe Diot-Siaci et donner une vue d’ensemble de son activité en croissance constante.

Propos recueillis par L.C. de Baudus et J.C. Manuceau

Vous avez annoncé la recomposition de votre capital cet été avec la montée d’Ardian comme actionnaire de référence. Quels sont les équilibres désormais en place au capital de Diot-Siaci ?

Christian Burrus : Les équilibres en place ne sont pas modifiés. La part du groupe Burrus, additionnée à celle du management, représente toujours 55 % du capital, avec 47 % pour le groupe Burrus et 8 % pour le management. Ardian détient désormais 45 % du capital grâce notamment à une levée de fonds auprès de partenaires institutionnels tels que BPI, mais également de plusieurs fonds souverains et partenaires internationaux dont certains renouvellent leur confiance dans le groupe en augmentant leur investissement aux côtés d’Ardian.

L’an passé, Diot-Siaci a dépassé le milliard d’euros de chiffre d’affaires à la faveur d’une croissance d’activité de 14 %. Quels éléments indicatifs pouvez-vous donner sur l’exercice 2025 sur le point de s’achever ?

Pierre Donnersberg : En 2024, le développement du groupe était tiré à parts égales par la croissance interne et la croissance externe. Cette double dynamique se poursuit en 2025 et nourrit notre croissance qui devrait encore s’afficher à deux chiffres en 2025.

C.B. : Nous allons en effet nettement dépasser les 1,1 Md€ de chiffre d’affaires cette année et nous rapprocher probablement de 1,2 Md€.

Quels sont les principaux relais de croissance identifiés par le groupe pour les années du cycle qui vient de s’ouvrir avec Ardian ?

P.D. : Le plan Horizon 2029, porté par le directeur général du groupe, Cédric Charpentier, affiche un objectif de chiffre d’affaires de 2 Md€ qui sera encore alimenté par un mix de croissance organique forte et d’acquisitions ciblées, probablement davantage en dehors des frontières hexagonales.

Vous affichez en effet une politique de croissance externe volontaire. Quel est le portrait-robot de vos cibles ?

P.D. : Nos cibles prioritaires sont celles qui croisent à la fois les spécialités qui nous intéressent et les territoires dans lesquels nous voulons nous développer, c’est-à-dire l’Europe continentale, l’Afrique, le Moyen-Orient et une partie de l’Asie. Et en particulier, si nous avons la possibilité de nous développer en Afrique du Sud, où nous avons une petite position au regard de la taille du marché, nous le ferons. De même, si nous identifions une opportunité en assurance maritime, où Diot-Siaci est numéro trois mondial, nous la saisirons.

C.B. : Nous avons une politique d’acquisition raisonnée et raisonnable. Au-delà des priorités que Pierre a mentionnées, nous restons ouverts à des entreprises qui ont le même ADN que nous. Il est essentiel de se rapprocher d’acteurs avec lesquels nous partageons la même vision de l’avenir.

Le groupe Diot-Siaci a mis les questions de souveraineté au cœur de sa stratégie. Comment cela s’articule-t-il dans vos affaires ?

P.D. : Toute entreprise devrait s’interroger sur la protection de ses données. Cette question de la souveraineté est particulièrement sensible et nous l’avons intégrée à notre stratégie pour répondre aux exigences des entreprises soucieuses de se prémunir des risques liés à leurs données stratégiques. Avec Christian, nous nous sommes toujours battus pour rester indépendants et européens. Aujourd’hui, nous avons réussi à créer un leader européen souverain et d’envergure mondiale. Je rappelle que Diot-Siaci est le courtier du nucléaire français. Nous assurons toute la chaîne de valeur de l’industrie nucléaire, c’est-à-dire de l’extraction de l’uranium au Niger jusqu’à son retraitement à l’usine de La Hague.

C.B. : Il faut avoir conscience de cette réalité : les courtiers d’assurance, pour exercer leur métier, sont en possession de nombreuses données de leurs entreprises clientes, notamment celles des salariés, par exemple le taux d’absentéisme, à travers les contrats d’assurance collectives. Nous possédons également des données financières au travers de l’assurance-crédit ou encore des données sur leurs vulnérabilités techniques et matérielles pour pouvoir assurer leurs risques industriels. C’est un discours de prévention que nous portons depuis des années pour sensibiliser les entreprises à la protection de leurs données.

Ce n’est pas courant d’avoir une entreprise comme la vôtre avec deux coprésidents. Comment est-ce qu’on arrive à la faire fonctionner au quotidien ?

P.D. : C’est simple : nous avons la même vision stratégique qui est de vouloir créer le premier groupe indépendant européen de taille mondiale.

C.B. : Le fonctionnement opérationnel et la dynamique du groupe reposent sur Cédric Charpentier, qui met concrètement en œuvre la stratégie de l’entreprise que nous avons définie ensemble. Quant à Pierre et moi, nous sommes certes différents mais très complémentaires. Notre coprésidence préserve ainsi l’état d’esprit humain et familial de notre groupe et soutient son ambition mondiale.

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