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Énergie

Risque nucléaire : après la disgrâce, la relance

Publié le 16 septembre 2024 à 9h00

Fabrice Mateo    Temps de lecture 15 minutes

Le nucléaire, si décrié un temps, renaît de ses cendres. Après plusieurs années de torpeur, il est vu d’un œil nouveau pour décarboner et continuer à assurer l’indépendance énergétique et stratégique de la France. Qu’en est-il de ses risques et de ses assurances ?

Le vent a tourné et le marché du nucléaire se remet d’une longue atonie. L’industrie nucléaire, victime du bashing consécutif aux catastrophes de Tchernobyl (1986) et Fukushima (2011), mais aussi de la « peur de l’atome », née de la lutte des antinucléaires français mais aussi de ses « ennemis » (1), a subi un lent déclin avant de rebondir récemment. Un renouveau dû à sa propriété duale, civile et militaire – électronucléaire et  dissuasion nucléaire – qui la repositionne sur le devant de la scène.

La preuve en France, à travers la mise en marche récente, avec un retard de douze ans, du 3e réacteur de Flamanville, le plus moderne (dit de troisième génération de type EPR) d’un parc qui compte désormais 57 réacteurs. Mais ce sont aussi et surtout les annonces du plan France 2030 qui redonnent le sourire à toute une industrie, y compris celle de la gestion et du transfert des risques. En deux tranches, ce sont quatorze nouveaux réacteurs de troisième génération qui verront le jour pour remplacer progressivement le vieux parc de 56 réacteurs. Le chantier de six EPR2 est « dès à présent » lancé et potentiellement huit nouveaux exemplaires le seront « dans les années à venir » si l’on se fie aux annonces du plan France 2030. Parallèlement, l’industrie se doit de prolonger « la durée de vie de tous les réacteurs nucléaires qui peuvent l’être à soixante ans et au-delà ».

Près de 100 000 personnes seront recrutées d’ici dix ans. Chaque réacteur est un paquebot XXL en cale sèche qui...

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