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Dossier flottes auto

L'assurance du transport public de voyageurs en émoi

Publié le 3 septembre 2025 à 15h51

Genevière Allaire    Temps de lecture 5 minutes

L’affaire Assurances Pilliot a mis le segment de marché de l’assurance du transport public de voyageurs (TPV) sens dessus dessous et fait peser un risque d’image sur la profession. Au-delà des responsabilités de l’intermédiaire, le cas frauduleux a été aussi rendu possible par le déséquilibre technique de la branche et l’assèchement progressif du marché d’assurance.

Assurances Pilliot, un courtier exerçant à Aire-sur-la-Lys (Pas-de-Calais), a émis des attestations pour des clients entreprises et collectivités territoriales au nom d’un organisme d’assurance, Accelerant Insurance Europe (AIE). Or, cette filiale belge d’un groupe américain exerçant en France en libre prestation de services (LPS) ne disposait pas de l’agrément requis pour ce type d’activité dans l’Hexagone (branche 10). Selon l’ACPR, un total d’environ 72 000 véhicules étaient concernés par ce qui équivaut à un défaut d’assurance, soit 800 clients disposant d’une flotte automobile dont environ 180 collectivités territoriales. Une part importante de ce portefeuille était auparavant assurée par un autre organisme, Great Lakes Insurance SE, mais ce porteur de risques a interrompu fin 2024 les nouvelles souscriptions par ce canal. Une fois l’affaire révélée, Assurances Pilliot a proposé à ses clients entreprises et collectivités de contracter de nouveau avec Great Lakes Insurance SE, mais ce dernier ne l’entendait pas de cette oreille et a retiré à Assurances Pilliot la gestion de son portefeuille pour la confier à un autre courtier. « Non seulement c’est une catastrophe en termes d’image pour les courtiers d’assurance, mais on a du mal à comprendre comment un professionnel de l’assurance a pu adopter une telle attitude », s’emporte un spécialiste des risques de flottes auto. Le tribunal de commerce de Boulogne-...

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