(AOF) - Renault (+5,84% à 47,10 euros) caracole en tête du CAC 40 à la suite de rumeurs de presse sur un rapprochement entre Honda et Nissan. Après le journal Nikkei mardi soir, Reuters affirme que les deux firmes nippones ont ouvert des négociations pour renforcer leurs liens, et discutent notamment d'une éventuelle fusion. A l’instar des autres constructeurs mondiaux, les deux sociétés japonaises sont confrontées à la féroce concurrence des groupes chinois, en particulier dans le domaine des véhicules électriques.
Conséquence de ces rumeurs, Nissan a clôturé en hausse de plus de 23% à la Bourse de Tokyo. A la suite des dernières cessions par Renault d'actions Nissan ainsi que de l'annulation des titres acquis dans le cadre de ces rachats par son partenaire japonais, la participation de Renault dans le capital de Nissan s'élève à 35,71 %. Le groupe français restes son premier actionnaire.
Citant des sources proches du dossier, Bloomberg affirme que Renault est ouvert à ce que Nissan Motor poursuive les négociations de fusion avec Honda Motor, le constructeur automobile français cherchant à se protéger de la crise qui frappe son partenaire de longue date, selon des personnes au fait de la situation.
Selon Nikkei Asia, Honda et Nissan envisagent d'opérer sous la forme d'une société holding et signeront bientôt un protocole d'accord. Leurs participations respectives dans la nouvelle entité seront décidées ultérieurement. Avec l'ajout à terme de Mitsubishi Motors, dont Nissan est le principal actionnaire, sous la même société holding, l'opération créerait le troisième plus grand groupe automobile au monde avec plus de 8 millions de véhicules vendus par an.
Une "voie de sortie" favorable pour Renault
Un rapprochement Honda-Nissan "recréerait une voie de sortie pour Renault", affirme Jefferies, qui envisage un cours de l'action Nissan plus élevé ainsi que des liquidités plus importantes provenant de la vente des actions Nissan détenues par Renault à Honda ou d'autres investisseurs. Selon le broker, la nouvelle entité issue de la fusion offrirait des synergies et des perspectives de rendement améliorées, notamment la poursuite de la coopération et de la fabrication sous contrat pour Nissan et pour Honda, qui a mis fin à sa production en Europe. Le "petit risque" que perçoit Jefferies est le scénario dans lequel Renault détiendrait une participation réduite et illiquide dans une nouvelle entité sans influence.