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Performance énergétique : des trous dans la couverture du chantier du siècle

Publié le 15 avril 2024 à 9h00

Bernard Banga    Temps de lecture 20 minutes

Il allait à lui seul relancer le BTP et la croissance, ce fameux chantier aux 5 millions de passoires énergétiques. C’était sans compter les procédures et approximations, qui rendent frileux propriétaires et assureurs. Enquête sur un sujet chaud.

Bernard Banga, MD Today

« 2024 sera véritablement l’année du choc de la décarbonation du logement », déclarait fin janvier Christophe Béchu, ministre de la Transition énergétique et de la Cohésion des Territoires, bien décidé à « atteindre l’objectif ambitieux de 200 000 rénovations performantes ». Drôle « d’objectif ambitieux » quand avec 570 000 chantiers réalisés, 2023 fait figure d’année noire : c’est 100 000 de moins qu’en 2022. L’État ne vise plus aujourd’hui que des chantiers de grande ampleur et non de simples changements de chaudières.

On connaît pourtant l’urgence pour parvenir à la neutralité carbone en 2050. Car à lui seul, le bâtiment résidentiel et tertiaire représente 45 % de la consommation nationale d’énergie et 28 % des émissions de gaz à effet de serre (1). La France compte 37 millions de logements dont plus de 80 % de résidences principales, dont les deux tiers sont concernés par la rénovation énergétique. Pire, 5 millions d’entre elles sont aujourd’hui classés passoires énergétiques, selon l’Observatoire national de la rénovation énergétique (ONRE). C’est dire l’ampleur de la tâche.

Voilà dix-huit ans que cette performance énergétique est entrée dans le quotidien des Français, via trois lettres qui font frémir tout propriétaire : DPE. Ce diagnostic de performance énergétique est obligatoire depuis 2006, c’est-à-dire bien avant les directives européennes transposées dans les lois « Grenelle » en 2009 et 2010 ou la réglementation thermique pour la consommation primaire des immeubles neufs qui date de 2012.

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